Ma Vie de Courgette
J’ai ressenti une certaine affinité avec ce film dès que j’en ai entendu parler, car il s’agit d’une production franco-suisse réalisée par le réalisateur suisse Claude Barras, à Genève et à Lyon, mes deux villes d’accueil de ces dernières années. Etant également une grande fan de cinéma et plus particulièrement des films d’animation (et quelque chose de mignon et de fantaisiste) je devais absolument le voir !
Si vous êtes aussi un fan de films d’animation, alors laissez-moi vous présenter ce petit bijou qui a reçu des critiques élogieuses à travers le monde ! 🙂
S’il y a une chose que je dois reconnaître au cinéma français et plus généralement au cinéma européen, c’est qu’ils ne nous font pas croire que la vie est rose. Ce n’est pas le monde parfait d’Hollywood : dans cette histoire plusieurs sujets sérieux sont abordés, comme l’alcoolisme, la drogue, l’orphelinat, la solitude et la dépression … tout en ne plongeant pas trop profondément dans quoi que ce soit. Cela reste un film pour enfants, après tout …
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Je dois admettre que j’avais de grandes attentes dans ce film, mais peur d’être décue après avoir vu la bande-annonce. J’ai cependant été plus qu’impressionnée : l’animation (sur laquelle je me suis beaucoup concentrée) est tout simplement superbe. Les personnages sont tellement adorables ! J’aurais tellement voulu qu’ils fabriquent des jouets ou des figurines à leur effigie… et ramener à la maison ma propre Courgette.
Un effort de premier ordre a été consacré au stop-motion et ça se voit à l’écran ! Non seulement les figurines, mais leurs costumes tricotés, les décors et les toiles de fond… tout est trop beau.
Le Scénario
C’est l’histoire peu probable d’Icare, surnommé Courgette, un petit garçon de 9 ans qui tue accidentellement sa mère négligente, abusive et alcoolique. L’histoire est basée sur un roman de Gilles Paris, Autobiographie d’une courgette.
Il est ensuite interrogé dans un petit commissariat de police local puis conduit dans un orphelinat. C’est là que l’histoire commence vraiment. Je dois admettre que j’ai immédiatement pensé à des histoires comme Annie (la comédie musicale), dans lesquelles le personnel des orphelinats est toujours dépeint comme des personnages méchants et détestés par tous les enfants. Mais dans ce film au contraire, le personnel est adorable. Je me suis alors demandée si c’était aussi le cas dans les orphelinats en France, ou c’était un choix fait pour le film… Dans tous les cas je devais constamment me répéter qu’il s’agit d’abord d’un film pour enfants, à l’évidence le réalisateur n’a pas voulu pas trop assombrir le tableau, le sujet étant déjà assez dur par lui-même.
Courgette tente de s’intégrer et de se faire de nouveaux amis. Les autres enfants (Simon, Ahmed, Jujube, Alice, Béatrice et Camille) sont comme Courgette : ils ont été amenés à l’orphelinat parce que leurs deux parents sont morts ou disparus dans de très mauvaises circonstances. Ils sont tous visiblement traumatisés. Les personnages sont très réalistes, il est possible de ressentir leur désolement, couplé à un esprit positif et beaucoup d’espoir.
Je ne veux pas trop dévoiler l’intrigue ici, mais en résumé nous assistons au péril de ces enfants qui ont été marginalisés par la société. Dans le même temps nous apprenons beaucoup sur la valeur et le sens de l’amitié vraie.
J’ai été confrontée à de nombreuses émotions en regardant ce film, ce sujet étant rarement abordé dans un film pour enfants. Je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir de l’empathie pour chacun des personnages, ni m’empêcher de ressentir de la colère quand – comme dans le monde réel – des adultes perturbés perturbent à leur tour des enfants innocents. Mais ce n’est pas le sujet…
Il n’y a pas beaucoup de dialogues dans le film, ce qui donne de «l’espace» pour apprécier la beauté de l’animation (et de la musique) et «absorber» les émotions dégagées par les personnages et les décors.
C’est un film tendre et mélancolique, bourré d’émotions et drôle. Ma scène préférée restera celle de la neige qui est belle à la fois visuellement et émotionnellement.
C’est l’histoire d’un triomphe, une histoire pleine d’espoir alors même qu’il semble qu’il n’y en ait plus. J’ai été tellement touchée que je pourrais le revoir encore et encore ! Je le recommande fortement !
Récompenses
- 89th Academy Awards (résultats le 26 février) – Nominé pour le meilleur film d’animation.
- 89th Academy Awards (résultats 26 février) – Sélectionné (et short-listed) Swiss entry for the Best Foreign Language Film
- 2016 Annecy International Animated Film Festival – GAGNÉ Audience Award, GAGNÉ Crystal Award for Best Feature
- Annie Awards – Nominé pour le meilleur film d’animation — Independent, Outstanding Achievement, Directing in an Animated Feature Production, Outstanding Achievement, Writing in an Animated Feature Production
- Festival de Cannes – La Quinzaine des Réalisateurs – screening
- Festival de Cannes – Nominé Camera d’Or (Claude Barras)
- Cérémonie des César (résultats le 24 février) – Nominé Best adapted screenplay, Best Animated Film, Best Original Music
- European Film Awards -GAGNÉ Best Animated Feature Film
- European Parliament LUX Prize – Nominé Claude Barras
- Golden Globe Awards – Nominé Best Animated Feature Film
- Lumières Awards -GAGNÉ Best Screenplay, WON Best Animated Film, Nominated Best Music
- Satellite Awards -GAGNÉ Best Animated or Mixed Media Feature
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Dans les coulisses
J’ai eu la chance d’être invitée par le Musée Miniature et Cinéma à Lyon pour voir les figurines et les maquettes qui y sont actuellement exposées. Si vous suivez mon blog depuis quelques temps, vous vous souviendrez peut-être que j’avais aussi visité ce musée afin d’aller voir les décors et maquettes du Grand Budapest Hôtel et Fantastic Mr Fox (réalisés par Wes Anderson).
Le réalisateur Claude Barras a passé un an à dessiner toutes les scènes du roman avant de débuter la production et le tournage.
Préparation du film
Je vais laisser le soin au poster ci-dessus d’expliquer le reste des coulisses du film :
Le Stop motion ou animation image par image est une technique méticuleuse consistant à manipuler image après image un objet 3D. L’objet est légèrement déplacé à chaque prise de vue. Le défilement rapide des images créé l’illusion de mouvement.
Préparation du film
Elle s’est partagée entre la Suisse et la France. Les voix des comédiens ont d’abord été enregistrées à Lausanne pendant près de 6 semaines.
Les 54 marionnettes ont été prototypées et fabriquées dans l’atelier de Gregory Beaussart en Savoie, France. Afin de rendre visible une large palette d’emotions, il a fallu innover et sortir des critères habituels de fabrication de poupées d’animation. Les crânes des personnages ont été imprimés en 3D; ceci permis d’obtenir de grosses têtes creuses dans lesquelles étaient placés les yeux et sur lesquelles venaient se coller les bouches, paupières et sourcils aimantés.
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Les costumes, eux, ont été cousus et tricotés à la main à Genève dans les ateliers Gran’Cri et Nolita .
La fabrication de la soixantaine de décors et des centaines d’accessoires a eu lieu dans les locaux où a ensuite été tourné le film, dans les studios du Pôle PIXEL en banlieue de Lyonnaise. Grégory Chemarin était chef décorateur et Delphine Daumas cheffe accessoires. Cette préparation a duré presque un an.
Tournage et Post-production
Au studio, les animateurs sont arrivés peu à peu des quatre coins du monde. Kim Keukeleire, la directrice d’animation, a invité des animateurs de son réseau ayant travaillé avec les grands réalisateurs de stop motion actuels tels que Tim Burton, Nick Park ou Wes Anderson.
Réparti sur 16 plateaux à raison de trois secondes par jour par animateur, le tournage a duré 8 mois. Il a nécessité un énorme travail de planification, permettant la circulation des marionnettes au sein des différents décors.
S’en est suivie une post-production de près de 6 mois partagée entre le montage chez Rita Productions à Genève et le travail de compositing (assemblage des prises de vues sur fond vert avec les fonds de décors créés par ordinateurs) dans les studios Blue Spirit à Angoulême.
Situé à Villeurbanne, le Pôle PIXEL est un pôle d’activités dédié à l’image innovante et aux industries créatives. Organisé autour de trois studios de tournage, les Studios Lumière (380m² et 860m²) et le Studio 24 (900m²) le Pôle PIXEL s’étend sur 40.000m² et regroupe 115 d’entreprises avec plus de 450 professionnels des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du jeu vidéo, du web, de la communication et des arts numériques.
Coulisses – Video
Je remercie le Musée Miniature et Cinéma qui m’a gentiment sponsorisée pour cette visite.
Musée Miniature et Cinéma
“Maison des Avocats”
60, rue Saint Jean
69005 Lyon, France
Le musée est ouvert
- 10.00-18.30 : lundi – vendredi
- 10.00-19.00 : samedi – dimanche
- 10.00-19.00 : vacances scolaires et jours fériés
Dernière admission: 1 heure avant la fermeture
Fermé les 25 décembre et 1er janvier.
L’exposition temporaire de Ma Vie de Courgette est visible jusqu’au 2 avril 2017.
Dates des sorties internationales du film Ma Vie de Courgette
Le film Ma Vie de Courgette est sorti en février dans quelques pays, dont le 24 aux Etats-Unis et plus tard dans d’autres pays.
Les DVD et Blu-Ray seront disponibles en France le 22 février.
Ma Vie de Courgette – Bande Annonce
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Qu’est-ce que vous en pensez ? Avez-vous envie de voir ce film ? Merci de laisser un commentaire ci-dessous 🙂
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